Secteurs émetteurs gaz effet serre : quels sont les 4 principaux ?

75 % : c’est la part brute, implacable, des émissions mondiales de gaz à effet de serre générées par seulement quatre secteurs. Une répartition qui, lorsqu’on zoome sur la France, joue une partition bien différente de la scène internationale.

Les dernières données de l’Agence internationale de l’énergie et du Citepa mettent en lumière des dynamiques opposées selon les pays et leurs politiques. Là où certains secteurs plafonnent, d’autres accélèrent franchement. Les stratégies industrielles, l’état du parc automobile ou les choix en matière d’énergie dessinent une hiérarchie mouvante, rarement figée.

Comprendre l’origine des émissions de gaz à effet de serre : un enjeu mondial

Regarder la composition des émissions mondiales de gaz à effet de serre, c’est ouvrir le capot d’un défi climatique d’une rare complexité. Les émissions de gaz à effet de serre ne se limitent pas au CO2 : le méthane et le protoxyde d’azote s’invitent aussi à la table, contribuant tous au réchauffement climatique. Cette réalité plonge ses racines dans des décennies de choix énergétiques, agricoles, industriels.

Pas de secteur isolé : les GES se répartissent, se croisent, s’entremêlent. Quatre grands ensembles captent la majorité des émissions totales de gaz : production d’énergie, agriculture, industrie et transports. Face à eux, les politiques publiques cherchent la bonne trajectoire. La traque de l’empreinte carbone s’intensifie, entre accords internationaux et attentes citoyennes.

Voici les principaux secteurs responsables de l’essentiel des émissions :

  • La production d’électricité, adossée majoritairement aux énergies fossiles, domine la scène mondiale.
  • L’agriculture, via la fermentation entérique et les engrais azotés, libère du méthane et du protoxyde d’azote.
  • Le secteur industriel, de la fabrication du ciment à celle de l’acier, pèse lourd dans le bilan global.
  • Les transports, portés par l’essor urbain, voient leurs émissions mondiales grimper.

Les effets de serre pays varient largement, reflet des priorités économiques et démographiques locales. Un coup d’œil à la Chine, championne des émissions, ou à l’Union européenne, engagée dans une trajectoire de baisse, suffit à comprendre l’ampleur des écarts.

Quels sont les 4 secteurs qui émettent le plus de CO2 dans le monde ?

Regarder les secteurs émetteurs de gaz à effet de serre, c’est plonger dans les chiffres. L’Agence internationale de l’énergie et le GIEC sont formels : quatre secteurs concentrent près de trois quarts des émissions mondiales de CO2. Chacun impose sa marque sur l’avenir climatique.

En tête, le secteur énergie : production d’électricité, chauffage, exploitation du charbon, du gaz, du pétrole. À lui seul, plus de 40 % des émissions de GES mondiales. La dépendance aux énergies fossiles pèse, et la transition vers les énergies renouvelables reste poussive, surtout dans les pays en développement.

Vient ensuite le secteur industrie. Acier, ciment, chimie forment un trio dont l’empreinte carbone tutoie les 20 %. L’urbanisation, la construction, les besoins en matériaux font grimper le compteur du CO2.

Le secteur transport s’impose à la troisième place. Voitures, camions, avions, bateaux et trains : ce secteur approche les 15 % des émissions de carbone mondiales. Sa progression, notamment dans les pays émergents, accompagne l’essor de la mobilité et du commerce international.

Enfin, le secteur agriculture et élevage : entre 18 et 20 % des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle planétaire, en tenant compte de la déforestation et du bouleversement des usages des sols. Le méthane issu de l’élevage, le protoxyde d’azote des engrais, tout y passe.

Ces chiffres clés résument la situation :

  • Énergie (production, charbon, gaz, pétrole) : ~40 %
  • Industrie (ciment, acier, chimie) : ~20 %
  • Transport (route, air, mer) : ~15 %
  • Agriculture et élevage (déforestation incluse) : ~18-20 %

La part de chaque secteur varie selon le pays : le charbon écrase le bilan chinois, alors que le transport routier domine aux États-Unis. Les contextes nationaux dessinent des paysages d’émissions contrastés.

La France face au défi : comment se répartissent les émissions par secteur ?

La France se distingue parmi les grands pays industrialisés. Son électricité, produite à près de 70 % à partir du nucléaire, réduit le poids du secteur énergétique dans ses émissions françaises. Mais le chemin reste long : en 2022, selon le Citepa, près de 400 millions de tonnes de CO2 équivalent ont été rejetées, sans compter l’effet des puits de carbone.

La répartition sectorielle en France révèle quatre piliers, chacun avec ses spécificités. D’abord, le secteur transport : environ 30 % du total, tiré par les voitures et les poids lourds. Ensuite, l’industrie manufacturière, qui compte pour près de 19 % du total. Les procédés industriels, ciment, acier, chimie, pèsent lourd dans l’empreinte carbone hexagonale.

Le secteur résidentiel et tertiaire, avec le chauffage, la climatisation, la consommation électrique des bâtiments, représente près de 18 % des émissions. Enfin, l’agriculture ferme la marche, avec un peu moins de 19 %. Ici, méthane et protoxyde d’azote issus de l’élevage et des engrais jouent un rôle majeur.

Voici la répartition sectorielle des émissions françaises :

  • Transport : ~30 %
  • Industrie : ~19 %
  • Résidentiel-Tertiaire : ~18 %
  • Agriculture : ~19 %

La SNBC (stratégie nationale bas-carbone) adapte ces spécificités à l’objectif de neutralité en 2050. La baisse des émissions s’accélère, mais certains secteurs restent difficiles à transformer en profondeur.

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Réduire l’empreinte carbone des principaux secteurs : leviers d’action et perspectives

Faire reculer les émissions de gaz à effet de serre exige des transformations radicales et ciblées dans chaque secteur. Les axes d’action sont nombreux, mais les freins techniques, économiques et politiques sont bien réels.

Dans les transports, l’électrification progresse, le rail retrouve des couleurs, la logistique urbaine cherche son équilibre. Les véhicules électriques gagnent du terrain, mais le renouvellement du parc est lent. La sobriété impose de repenser nos usages : limiter l’étalement urbain, rationaliser les déplacements, optimiser le transport de marchandises.

Le secteur industriel peut agir via l’efficacité énergétique, l’électrification de ses procédés, l’hydrogène bas-carbone, ou encore la capture et le stockage du CO2. Mais transformer des usines, reconfigurer des filières, investir à grande échelle : tout cela se heurte à la concurrence mondiale et à la nécessité de préserver la compétitivité.

Dans le bâtiment, la priorité va à la rénovation énergétique, à la sobriété et à l’utilisation de matériaux à faible impact. Généraliser la rénovation, former les professionnels, inventer les matériaux de demain : autant de défis à relever pour faire baisser les émissions carbone du secteur.

L’agriculture doit composer avec la transition agroécologique, la réduction des engrais azotés, l’amélioration de l’alimentation animale et la valorisation des puits de carbone naturels. L’évolution passe aussi par des changements dans les habitudes alimentaires et la lutte contre le gaspillage.

L’Accord de Paris et la feuille de route française (SNBC) bousculent la donne. Fiscalité, normes, soutien à l’innovation : les outils se multiplient. Mais c’est la mobilisation conjointe des pouvoirs publics, des entreprises et des citoyens qui déterminera, au final, la portée réelle de la transformation.

La trajectoire vers la neutralité carbone ne tient pas du miracle technologique : elle se construit, patiemment, chaque jour, dans l’arbitrage entre contraintes et volontés. Reste à savoir si le compte à rebours du climat donnera raison à l’audace ou à l’attentisme.

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